Sortie virtuelle du 6 avril 2020

Voici le compte rendu par un de nos adhérents de la sortie que nous aurions dû faire ce 6 avril pour fêter l’arrivée du printemps

Randonnée annuelle des Amis de Compostelle 72

6 avril 2020

Ce matin, je me lève, décidé. L’idée d’une petite balade dans la campagne, en compagnie de quelques amis, me revigore, d’autant que le weekend a été des plus printaniers. La météo annonce bien quelques averses, mais nous ne sommes pas des poules mouillées. On en a vu d’autres…

Avec Madeleine, nous passons prendre Henri et Ginette et direction La Chapelle Saint Fray.

Le lieu de rendez-vous est le parking du stade. Quelques voitures sont déjà alignées quand nous arrivons. Patrice m’indique où je dois me stationner. Le gendarme en retraite a repris du service…

Jacques, Paul, Pierre sont là, le sac léger sur le dos. J’embrasse des femmes, certaines que je connais depuis longtemps, d’autres que je découvre…

Il est neuf heures quinze quand Gilbert donne le signal du départ. Nous démarrons par un chemin empierré, carrossable en légère pente. Pour s’échauffer, c’est parfait. Les discussions vont bon train. Mais rapidement, nous nous engageons dans un sentier dessiné entre deux champs. Il nous faut marcher à la queue leu leu… Maintenant nous empruntons un chemin caché par une haie de part et d’autre.

Derrière moi, tout à coup, on entend la voix aigüe de Chantal : «Mon K.Way, je l’ai laissé dans la voiture ! ». Max qui connait le coin, lui dit de ne pas faire demi-tour, mais d’attendre que l’on soit dans le bourg. Elle gagnera son temps et … le nôtre !

Nous voici dans la rue principale de la commune, Gilbert ralentit le pas pour attendre Chantal. On prend un chemin à droite entre deux maisons. La pente est raide. Heureusement, le terrain est sec, sinon, il y en aurait bien un ou une qui se serait cru au ski !

Gilbert nous explique que nous sommes dans la partie la moins agréable de la ballade. Presque un kilomètre d’asphalte et voilà la pluie qui s’invite. Bien que Madame la Présidente insiste pour que nous marchions les uns derrière les autres, on continue les discussions, on s’arrête pour enfiler le vêtement de pluie. Bref ! Nous nous comportons comme nos petits enfants lors de la sortie de la maternelle…

« La montée est rude. Chacun a son rythme. On s’attendra tous à la sortie du boyau. C’est la partie la plus difficile de la journée » nous prévient Gilbert quand nous entrons dans un sentier creusé entre deux champs et bordé de buissons denses. L’avantage, car je fais partie des optimistes pour lesquels le verre est toujours à moitié plein. L’avantage, disais-je, est que le toit formé par la végétation nous protège (un peu !) de la pluie. Le sol est creusé de rigoles formées par l’eau qui doit dévalée dans cette pente raide. C’est vrai que la grimpette demande un effort, mais comme le disait mon grand-père : « C’est dans l’adversité que l’on se réalise ! ».

Un peu essoufflé, j’arrive au sommet et débouche sur deux trois maisons habitées, longe un chemin bien empierré. Chacun y va de son commentaire : « J’espère que ce n’est pas comme ça pendant dix kilomètres… », « Il est raide ! », « Gilbert, tu en as beaucoup d’autres comme ça ? », « Tu veux nous tuer ou quoi ? », « Moi, je trouve que c’est un bon entraînement. En juin, je serai dans l’Aubrac… » et d’autres commentaires fusent que je n’entends pas…

La pluie cesse. Devant moi, une femme, trop maquillée, mais encore bien désirable, qui apparemment ne s’habille pas chez Decathlon, s’exclame : « Mais ce sont les voitures là sur la droite, je crois que je vais m’arrêter là ! ». Aussitôt, plusieurs voix s’insurgent. Celui qui semble être son mari lui intime l’ordre de continuer. J’apprendrai plus tard que c’est un ancien officier !

Le chemin nous amène jusqu’à un sentier qui s’enfonce dans une forêt. La pente est douce, le chemin légèrement sablonneux. Là, on croise un gars avec un chariot derrière lui. Il nous dit s’entrainer pour aller à Compostelle. On rit sous cape, quand on voit le volume de son chargement, mais on apprend qu’il fera du camping en France. Je lui souhaite bien du courage à tirer un poids aussi lourd.

Sur notre droite, la parcelle a été largement éclaircie. Seuls des pins, pourtant arrivés à maturité se dressent dans ce « no mans land ». On réalise que certains futs sont tombés, déracinés par l’une des tempêtes de l’hiver. Gilbert propose une pause.

Bientôt des groupes se forment, chacun veut profiter du siège qu’offrent ces billes de bois couchées au sol. Alors, on sort des thermos remplies d’un café chaud. Des tranches de gâteaux, maison ou pas, circulent. Bien sûr, ma Madeleine y est allée de son cake aux pépites de chocolat qu’elle offre à qui en veut, tout en commentant la cuisson.

Madame la Présidente en profite pour nous remercier de notre présence et nous rappelle les prochaines dates…

Hélas, une nouvelle averse vient écourtée ce moment de partage. Nous avançons sur un chemin parallèle à une route, les coupes rendent la progression difficile, des branchages cachent en partie le chemin. Et ce qui devait arriver arriva : Marc qui lorsqu’il randonne passe plus de temps à consulter son téléphone qu’à admirer la nature, s’étale. Heureusement plus de peur que de mal ! Nous savons qu’au moins pendant une demi-heure nous n’allons pas entendre : « Nous partons vers l’ouest, on retourne vers le nord, nous avons parcouru trois kilomètre quatre cents vingt-huit », et autres précisions dont on se fiche…

Au bout de deux-trois cents mètres, nous descendons par un sentier large et droit à travers une autre partie de la forêt. La pluie fait place à un soleil que nous apercevons dans les frondaisons. Là beaucoup de châtaigniers. Sur notre gauche, une pancarte tous les cent mètres nous indiquent que la parcelle est privée. On perd quelques femmes qui s’enfoncent dans les fourrés le temps de …

Maintenant, le sentier serpente. Des « sportifs » sont partis en éclaireur. On entend Gilbert crier : « Vous vous êtes trompés ! C’est par la gauche ! » Effectivement, un peu plus loin, on s’embarque sur un sentier quasi caché par la végétation et certainement peu emprunté. Il s’élargit au fur et à mesure de la progression. Il se termine sur une route asphaltée. On attend les retardataires. On se compte. Nous sommes tous là.

La route grimpe pendant deux cents mètres et nous tournons à gauche. Le chemin longe un élevage de chevaux. Derrière moi, une femme pleure ses jeunes années, du temps où elle pratiquait l’équitation… Il y a déjà un moment que Madeleine et Ginette ont retrouvé leurs copines. Moi je marche de concert avec Paul et Pierre.

Nous contournons une vaste prairie dans laquelle paissent quelques chevaux. Le chemin se rétrécit et il nous faut à nouveau marcher les uns derrière les autres. Nous sommes de nouveaux à l’orée d’une forêt privée. Les affuts des chasseurs amènent des commentaires : « Ça devrait être interdit ! » affirme Marie, « Chacun a le droit de faire ce qu’il veut ! » lui répond Jacques. Je sens que la conversation va s’envenimer. Des narcisses en fleur sur le bord du sentier apportent un dérivatif.

Nous traversons à nouveau une route et nous prenons le chemin sur la gauche et avançons maintenant dans une pinède. Face à nous un groupe de cinq, six personnes qui pratiquent la marche nordique. On se salue. Pierre qui n’est pas à une blague près, demande : « On est bien sur la route de Rennes ? ».

A un carrefour de chemins, une pancarte nous invite à descendre dans un chemin creux en direction de Sainte Sabine. Gilbert nous indique la direction opposée. Le chemin devient difficile. Les pluies de l’hiver ont rempli les ornières et l’eau boueuse est toujours présente ! Gilbert s’engage à gauche sur un sentier qui surplombe le chemin et qui doit être utilisé tout l’hiver. Bien évidemment notre guide se fait chahuter : « Tu as prévu un bain de boue ? » …

Le chemin descend doucement. Je fais remarquer : « Si on descend, il va falloir remonter à un moment ou un autre ! ». A droite un sentier, mais Gilbert l’ignore. Un autre sentier avec un balisage bleu et jaune. Les éclaireurs veulent s’y engouffrer. Notre guide les en dissuade. « C’est le prochain ! » affirme-t-il.

Eh oui, nous sommes encore descendus un peu plus, la remontée sur le chemin de droite n’en est qu’un peu plus difficile. L’arrière garde peine. Il est temps d’effectuer une nouvelle pause. Un tronc couché nous en offre l’occasion, les plus épuisés s’y assoient.

Là plus de café, mais des barres de céréales, des fruits sont sortent des sacs. Chacun expose les avantages de sa nourriture. Le Bio des fruits a les faveurs de certains, d’autres privilégient les aliments énergétiques.

Gilbert rassure les plus fatigués. Il nous reste moins de quatre kilomètres faciles pour regagner le parking.

En effet, le chemin s’aplanit. On arrive à un croisement. Nous redescendons le bout de route asphaltée grimpée tout à l’heure. Nous reprenons le chemin qui, cette fois, va en rétrécissant. Notre guide est à nouveau l’objet d’attaques : « Tu as décidé de nous faire faire le chemin à l’envers ! ».

Au bout, le sentier sur lequel s’étaient engagés par erreur « nos éclaireurs ». Une courte montée, un virage à droite et nous apercevons le stade.

Sur le parking, des tables de pique-nique nous offrent un luxe inespéré le temps d’un déjeuner « sorti du sac », mais aussi, on débouche les bouteilles « sorties de la voiture ». Un soleil franc réchauffe nos corps endoloris et rend ce moment de convivialité encore plus agréable.

Il est temps de se quitter. Certains se lancent des invitations pour des randonnées, des anniversaires et autres réunions conviviales.

Madame la Présidente rappelle les dates des prochaines manifestations et invite les membres du bureau à se retrouver au Pôle Coluche. Et surtout remercie Gilbert pour cette sortie sympathique et bien organisée.

D. Raluos

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